Downfall
Varen Guzmark
Cacher sa flamme sans se laisser dévorer par sa chaleur est un art délicat
Varen est à l'image du feu qu'il manie en secret : puissant, indompté, mais toujours dissimulé sous une surface calme. Sa stature imposante et ses bras forgés par le travail font de lui un pilier de Falltown, cette cité de l’obscure claire qu'il connaît dans les moindres recoins. On le croise souvent dans les ruelles, son rire grave résonnant entre les parois de pierre, sa voix rauque animant les conversations des tavernes où il aime se retrouver après une longue journée à marteler le métal. Varen a cette présence rassurante, un mélange de force brute et de chaleur humaine, qui attire à lui les âmes les plus dures comme les plus tendres.
Derrière cette façade bourrue se cache un homme aux passions plus subtiles. Varen, bien qu’artisan et forgeron, est un poète de l’ombre. Sa capacité à évoquer la beauté d’une flamme dansante ou la mélancolie d’une énième nuit sans étoile étonne ceux qui prennent le temps de l'écouter. Il manie les mots avec une délicatesse insoupçonnée, comme il manie le feu avec maîtrise.
Reaching a fever pitch and it's bringing me out the dark
Finally, I can see you crystal clear
Go ahead and sell me out and I'll lay your shit bare
See how I'll leave with every piece of you
Don't underestimate the things that I will do
There's a fire starting in my heart
Reaching a fever pitch, and it's bringing me out the dark
The scars of your love remind me of us
They keep me thinkin' that we almost had it all
The scars of your love, they leave me breathless
I can't help feeling
We could've had it all
You had my heart inside of your hand
Portrait succin
Varen, tout comme sa cité, est un homme forgé dans la pénombre. Falltown, obscure et étouffante, se déploie au coeur de la montagne, ses habitants vivant à l’ombre de la lumière rare et précieuse. Et c’est cette lumière, éparse et vacillante, qui fait briller Varen. Immense et robuste, il semble presque trop grand pour cette ville souterraine, son corps se courbant sous les plafonds bas, ses épaules frôlant les murs humides des ruelles étroites.
Orphelin depuis l’âge de 18 ans, il porte en lui la marque du deuil. Son père, un homme robuste mais rongé par la maladie du scorbut, a vu sa vie s’éteindre faute de ressources. Sa mère, dévastée par sa perte, s’est laissée emporter. Fils unique, conséquence de la loi impitoyable de l’enfant unique imposée par la rareté de l’espace dans les cavernes de Falltown, Varen a dû apprendre à se débrouiller seul, à forger sa propre existence dans la pierre et le métal.
Maître orfèvre, Varen manie les métaux avec une précision et une habileté que peu peuvent égaler. Mais son véritable don reste un secret, une flamme qu’il doit garder enfouie. Varen possède le pouvoir de dompter le feu, un talent rare dans une ville où chaque éclat de lumière est une richesse. Dans l’atelier où il travaille, c’est souvent lorsque les regards se détournent qu’il fait appel à sa magie, utilisant les flammes pour modeler le métal avec une perfection inégalée. Et ici, entouré de forges brûlantes et de flammes vives, il est plus facile de masquer son talent, de se fondre dans l’ambiance embrasée. Pourtant, ce don qu’il dissimule pourrait bien lui valoir un aller simple pour FallRoc’h, là-haut dans le château rouge, où les mages les plus puissants résident sous la surveillance étroite des autorités.
Varen aime la ville qu'il connaît par cœur, ses mystères, ses légendes, et pourtant il ne s’y sent jamais vraiment chez lui. La pression de la montagne et l’étouffement de cet univers souterrain le pèsent. Chaque soir, il trouve refuge dans la taverne près de sa maison, aux abords du ruisseau dont les reflets d’argent sont l’un des plus précieux plaisirs visuels de la cité. Là, il partage ses récits, ses rires, et ses poèmes discrets, car derrière ses airs bourrus se cache un poète des flammes et des ombres. Entre deux éclats de rire, il murmure des vers, des mots qui dansent avec la même élégance qu'une flamme dans le vent. Ses camarades friants de l'écouter marmonner se moquent gentiment de son côté rêveur, mais aucun ne devine la profondeur de l’homme qui partage leur compagnie.
Notes
Dans la nuit profonde, les ombres s'étirent,
Les âmes s'égarent, cherchant leur éclat,
Au-delà des montagnes, où les esprits chavirent,
S'étend un monde, que je ne verrai pas.
Là-bas, les rivières brillent sous le soleil,
Des rires s'élèvent dans l'air pur et clair,
Mais ici, l'obscurité embrasse le sommeil,
Je rêve de terres où les ombres s’effacent,
Où la lumière danse sans craindre la fin