Downfall
DOWNROC'H
Le village insulaire.
FallRoc’h est un village que le temps semble avoir oublié, un lieu où chaque souffle de vent transporte avec lui des murmures anciens. Au sommet d’une colline qui surplombe la mer, une vieille cathédrale domine l’horizon, majestueuse et solitaire. Ses pierres grises, sculptées par les siècles et les tempêtes, portent les traces d’un passé glorieux. Jadis, elle attirait pèlerins et visiteurs venus de loin, mais aujourd’hui, elle est délaissée, oubliée par une région trop pauvre pour en prendre soin. Ses vitraux brisés laissent passer la lumière du soleil couchant, qui projette sur ses murs des ombres dansantes, comme les échos de prières éteintes depuis longtemps.
Autour de la ville, les récifs acérés qui émergent des vagues sont des gardiens silencieux et dangereux. Ils ont coûté la vie à bien des marins, leurs bateaux brisés contre ces roches affamées qui se dressent comme des crocs prêts à mordre. Les anciens de FallRoc’h racontent que les nuits d’orage, on peut encore entendre les cris des naufragés portés par le vent. Ces récits, souvent embellis par l’ennui, deviennent de véritables légendes, et les enfants grandissent dans l’idée que la mer, belle et impitoyable, est à la fois une alliée et une ennemie.
La météo de la ville semble appartenir à un royaume de caprices. À FallRoc’h, on peut connaître les quatre saisons en une seule journée. Le matin débute parfois sous un ciel d’un bleu éclatant, baigné par un soleil d’été, seulement pour être soudainement envahi par des vents d’automne, froids et mordants. Puis viennent les déluges, des pluies torrentielles qui s’abattent avec une force presque biblique, nourrissant les terres d’une eau précieuse. C’est grâce à ces pluies que l’herbe de FallRoc’h reste d’un vert éclatant, même au cœur de l’été, et pourtant, lorsque le soleil revient, la chaleur qui s’abat sur la région fait mûrir le blé avec une rapidité surprenante. Ici, la nature danse au rythme de changements rapides, et les habitants ont appris à accepter cette mélodie imprévisible.
La population de FallRoc’h est, elle aussi, marquée par la lenteur du temps. Les visages des habitants sont burinés par les années passées à affronter le vent marin, et beaucoup atteignent un âge vénérable. Vivre jusqu’à cent ans n’est pas un exploit ici, c’est presque une règle. On dit que c’est l’air salin, chargé de légendes et de souvenirs, qui leur confère cette longévité. Les anciens, assis sur les bancs du village ou à l’ombre des arbres, partagent leurs histoires avec une sagesse tranquille. Ils sont les gardiens des secrets de FallRoc’h, de ses mystères cachés sous les vagues et de ses histoires gravées dans la pierre des bâtiments abandonnés.